Les professeurs d’histoire-géographie du collège et du lycée déplorent l’allégement des contenus des programmes rénovés de la Sixième à la Terminale.
1) La suppression de l’enseignement obligatoire de l’histoire-géographie en Terminale S a conduit à l’élaboration de programmes en classe de 1ère contestable par leur approche uniquement thématique et difficilement tenables sur le plan pédagogique.
En dépit des efforts déployés cette année pour qu’elle s’inscrive dans la mémoire des élèves, la chronologie est malmenée et conduit à des confusions jamais égalées jusque-là.
La construction et l’approfondissement des notions se heurtent à l’approche thématique. On aboutit à des confusions dans l’esprit des élèves, ou à des lacunes graves.
Par exemple, l’étude du thème « La Guerre au XXe s. » est séparée de celle du thème « Les totalitarismes ». Ainsi, la Seconde guerre mondiale est étudiée avant le Nazisme ; l’étude des totalitarismes est dissociée de celle de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences alors que la Première Guerre mondiale est la matrice de ces totalitarismes. Le Génocide est étudié dans la Seconde Guerre mondiale et le Procès de Nuremberg dans les totalitarismes.
2) En général, de la 6e à la Première, le morcellement des programmes en « études de cas » fait perdre le sens général aux élèves. L’Histoire et la Géographie sont devenues uniquement descriptives, à apprendre par cœur, sans rechercher les causes qui permettent de comprendre, sans distance, sans éducation à l’esprit critique.
Par exemple, en histoire, on doit décrire les éléments constitutifs d’une abbaye en 5eme pour expliquer le rôle social du clergé au cœur du Moyen Age.
En géographie, on doit aborder la question des ressources en eau dans le monde à travers un seul exemple de pays, sans étudier au préalable les climats, sans localiser les grands fleuves de la planète, les grandes nappes fossiles.
En outre, cette atomisation des savoirs remet en cause le caractère national des programmes. A la fin du collège, les élèves auront étudié des « cas » différents à propos de questions générales. Les répercussions en Lycée seront importantes car la formation aura été différente selon les choix opérés.
Les repères géographiques et historiques généraux sont sacrifiés. En l’état, les nouveaux programmes d’histoire-géographie ne contribuent plus à la formation civique qui doit rendre intelligible le monde contemporain.